Multi OS

 

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L’aventure Linux vous tente ? Envie de tâter du BeOS ? L’inévitable question se pose alors : quid de mon Windows ? Va-t-il être écrasé, anéanti par le nouvel arrivant ?

 

 

Au sommaire :


Cohabitation possible ?

Faire cohabiter, dans le même ordinateur, différents systèmes d’exploitation nécessite quelques manipulations. Pour impressionnantes qu’elles puissent paraître, elles peuvent se dérouler sans souci à condition qu’un minimum de précautions soient prises.

La première chose à savoir est que chaque système d’exploitation (alias OS, pour operating system) doit avoir son territoire réservé que l’on nomme partition. Nous présupposons que votre PC tourne déjà sous Windows. Il contient donc déjà au moins une partition, éventuellement de la taille du disque dur. C’est elle qui porte la lettre C: dans le poste de travail. Et ça tombe bien, car pour démarrer sous DOS ou Windows 9x il faut que ces derniers soient installés sur la première partition active du premier disque dur.

Pour installer un nouveau système d’exploitation sur ce même disque, avant toute chose, utilisez le Défragmenteur de disque (menu Démarrer, Programmes, Accessoires, Outils système) pour ranger toutes les fichiers en début de disque. Un petit passage par l’utilitaire Scandisk sera aussi bienvenu pour vérifier qu’il n’y a pas d’erreur sur le disque.


 

Le partitionnement

Là, vous utiliserez une partie de l’espace libéré pour définir les nouvelles partitions. Evitez l’utilitaire Fdisk, de DOS, car non seulement il ne permet de créer qu’une seule partition primaire, mais, surtout, il a la fâcheuse tendance à rendre inaccessibles les données. Utilisez plutôt un logiciel comme Partition Magic (par exemple). Là, vous positionnerez la séparation à l’endroit voulu sur la barre, puis cliquerez sur “Appliquez les modifications”.

Linux peut s’installer aussi bien dans une partition logique (une partition à l’intérieur d’une partition) que dans une partition primaire. Pour cohabiter, NT et Windows 9x requièrent obligatoirement une partition primaire Fat16 où ils stockeront leurs program- mes de démarrage ; mais le reste de leurs fichiers (les répertoires \winnt ou \windows) peuvent très bien se trouver dans n’importe quelle autre partition. Lors de la création, indiquez une taille de partition suffisante pour chaque système, sachant que les jeux de Windows prennent de la place et que Linux a besoin d’au moins 900 Mo pour être à l’aise. Pensez aussi à définir une partition comme “Active” : c’est celle qui se lancera à l’allumage du PC, si vous n’utilisez pas de logiciel multi-boot. La partition active doit toujours être sur le disque dur maître ; elle se définit par le menu “Opérations avancées” de Partition Magic.

Attention, au moment de créer vos partitions, veillez à ce que toutes celles qui sont amorçables commencent avant le 1 024e cylindre du disque. Une partition située au-delà de cette limite risque de ne pas démarrer. Ce seuil est symbolisé par de petites flèches bleues dans Partition Magic. Des solutions pour contourner cette limite existent, mais, par leurs manipulations, sortent du cadre de cet article. Pour Linux, les versions les plus récentes de Lilo, le logiciel de multi-boot, savent contourner ce problème.

 

Partition Magic

Partition Magic, de Power Quest, est une suite d’utilitaires pour jongler avec les partitions. Le disque dur est représenté par la grande barre horizontale, en haut. Les petites flèches bleues de part et d’autre sont la limite des 1 024 premiers cylindres, au-delà de laquelle un OS risque de ne pas s’installer.


 

Le formatage

Une partition n’est lisible que quand elle est formatée. Chaque système d’exploitation a son ou ses propres systèmes de gestion de fichiers. C’est pourquoi l’installation d’un système d’exploitation sur une partition vierge proposera d’abord de la formater.

Fat16 ou Fat32 pour Windows 9x, Fat16 ou NTFS pour Windows NT, HPFS pour OS/2, BFS pour BeOS, ou Ext2 pour Linux... Si chaque OS possède son territoire, ce n’est pas pour autant que les frontières seront étanches. En effet, Linux, par exemple, sait parfaitement reconnaître et travailler sur les partitions et les fichiers Windows, alors que ce dernier ignore avec superbe tout ce qui ne vient pas de lui-même.

De façon judicieuse, on pourra aussi réserver une partition aux données personnelles ; ainsi isolées, elles passeront sans encombre les inévitables reformatages et réinstallations que l’aventure des OS ne va pas manquer d’entraîner...

 

Linux

 


 

Choisir au démarrage

Pour choisir la partition sur laquelle on démarrera, il faut installer un petit programme d’amorçage au tout début du dis- que dur, sur un secteur appelé “MBR”. Ce programme est en fait un logiciel de “multi-boot”. Si vous n’êtes pas un expert, préférez d’emblée un logiciel du commerce comme Boot Magic ou System Commander. Ils sont plus agréables à utiliser et à configurer que ceux livrés avec les systèmes (par exemple, le Lilo de Linux), et s’installent facilement, en évitant les questions techniques ou déroutantes.

L’ordre d’installation des systèmes d’exploitation est primordial. Chaque système a en effet la fâcheuse habitude de vouloir réécrire le MBR avec son propre programme, sans se soucier des autres. Dans tous les cas, Windows 9x est à installer en premier (normalement, c’est déjà fait), car il écraserait tout bonnement le MBR écrit par d’autres que lui. Si, après la mise en place de vos systèmes, vous aviez à réinstaller Windows, il écrasera le MBR, et votre beau multi-boot avec. Pour vous en sortir, il faudra soit rétablir ce dernier à partir d’une disquette de sauvegarde, soit le réinstaller.

 

Boot Magic

Boot Magic, de PowerQuest, est l’un des logiciels de multi-boot (pour choisir son système au démarrage) les plus clairs. Mais il ne reconnaît pas toujours les systèmes installés.

System Commander 2000

System Commander 2000, de V. Communication, dont la dernière version sait faire du repartionnement à la volée, est moins agréable à utiliser que Boot Magic, mais il est un peu plus puissant.


 

Installer un nouveau système d’exploitation

Arrivé au stade de l’installation à proprement parler, il suffit de suivre les instructions. Les dernières distributions de Linux, comme Corel, Caldera et, surtout, Mandrake sont très bien faites pour les débutants éclairés. Petit piège à éviter : Linux vous demandera, au cours de son installation, si vous voulez installer son propre logiciel multi-boot, Lilo, dans le MBR ; afin de ne pas écraser votre logiciel commercial déjà installé, il vous faudra répondre “Non”, et placer le fameux Lilo dans la partition amorçable de Linux (dans le MBR ou dans la partition Linux, Lilo reste indispensable pour lancer le noyau Linux).

Quant à Windows NT, il ne vous demandera rien, et il vous faudra remettre en place le logiciel de multi-boot après son passage.

 

BeOS 5

BeOS 5

Deux mesures de sécurité essentielles

Faut-il le répéter ? Le partitionnement, mais aussi les manipulations sur le MBR, peuvent être des opérations très risquées. Avant de tenter quoi que ce soit, assurez-vous bien que toutes vos données sensibles ont été sauvegardées ou archivées. Ensuite, et surtout, ne refusez jamais de créer des disquettes de démarrage quand les programmes d’installation vous y invitent.

Les multi-boot sont des programmes fragiles, qui se corrompent facilement... Et qui peuvent bloquer l’accès complet à l’ordinateur. Sous Windows comme sous Linux, les interventions d’urgence se font très souvent par l’intermédiaire de la disquette de démarrage. La négliger serait à vos risques et périls.

Windows 2000

(Windows 2000) Chaque système d’exploitation a ses avantages et ses inconvénients. Mais pourquoi choisir ? La cohabitation est possible, même si elle demande quelques précautions. Dans l’idéal, on installera d’abord Windows 98, puis un logiciel de multi-boot du commerce (facultatif), et, enfin, les autres systèmes.

 

Article extrait du SVM n°183 - Juin 2000

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Dernière mise à jour: 06 sept. 2000